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Au nom de

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Aux noms du frère, de nos frères, de nos ainés et de ceux qui
viendront, pas encore nés.
Aux noms de nos sœurs, de leurs combats illégaux, de leurs
variations clandestines.
Aux noms de celles qui seront toujours le fruit de désirs
irraisonnés.
Aux noms des lois, aux noms des dieux, toujours plus
présents dans nos têtes bien pensantes. (Occidentales, mais
pas seulement)
Aux noms des soumis et des soumises, des en-luttes, de
celles et ceux qui l’ont perdu, éclairant leurs yeux de la
désillusion du monde :
Parce que trop petits ou trop petites,
parce que jamais en norme et dans le bon chemin, bon droit
de vie.
Aux noms de ceux qui prennent les armes sans savoir ce que
c’est.
Au nom de l’amour qui reste parfois le seul espoir en notre
humanité, révélant les âmes trop fragiles. Au nom de cette
fragilité, juste, qui nous garde en vie.
Au nom de l’espoir, surtout.
Aux noms de ceux-là, je ne prends pas la parole je laisse
leurs gestes faire acte, mais garde en mémoire leurs combats
pour me tenir enflammée.


À leurs noms, inconnus, je veux juste dresser mon poing
levé, ma bouche ouverte et mon esprit en garde.
En garde, sur mes gardes, car croyant encore qu’il nous reste
quelque chose à faire sur cette terre. Quelque chose d’autre.
Quelque chose de plus grand, de plus beau, de plus évident.

​

...

EXTRAITS

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Je joue et j’agis

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Je décrète le rêve avouable.
De trêve en trêve je prête au prétexte le principe de rêve.
Je pose et propose la prose et, d’osmose en osmose, fais face
au morose, fais place ou pré-pose.
Je vole, m’envole et dévoile mes ailes.
D’une lubie éblouissante, je vois,
je lève les voiles et voile le vent.
Je m’insurge et m’injure des non-joyeux bordels qui
jaillissent certains jours, joignent en joute et joutent les
joies.
Je joue.
Je joue de ces mots pour vous, te, peut être nous dire que
j’agis.
J’agis.
Je veux lutter des armes de joie et sentir le vent soulever ses
proies, alléger ses prises, se déduire des refoulés, seulement
être et me nommer.
Je veux des larmes comprenantes, des voix consonantes,
je veux ouvrir le cœur et en dehors sentir le souffle d’abord.

​

...

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